INTERVIEW SERGE WIARTTu t'appelles : WIART Serge
Tu es âgé de : 59 ans
Tu habites : Neuvy
A quelle période étais-tu au club ? : de 1981 à 2001
Suis-tu les résultats de l'AS Moulins ? : Pour être honnête, non car je n'achète pas le journal. D'ailleurs je ne m'intéresse plus vraiment au basket et au sport en général. Aujourd'hui j'ai d'autres centres d'intérêt comme le jardinage par exemple; je suis un passionné (
je confirme) et je ne peux donc pas m'intéresser à quelque chose sans y participer pleinement. Seulement j'ai des nouvelles quand je croise d'anciens joueurs comme Thierry Rapinat ou toi.
Raconte nous ta carrière de joueur : -
Poste :meneur
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Débuts : en 1959, à 12 ans chez les Cheminots de Valenciennes
- Puis à 17 ans (c'est-à-dire en juniors), je pars dans le club phare de la ville, le Rhonel Sporting Club de Valenciennes qui évoluait en Nationale 1 (
équivalent de la ProA actuelle, donc la première division)Cette année là je rentre en jeu uniquement pour un match, le dernier match de la poule de descente car à cette époque, encore plus qu'aujourd'hui, un jeune "devait" faire du banc avant d'avoir le droit de jouer (ce qui donnait des entraînements d'une très grosse intensité entre les jeunes et les vieux).
J'étais sur le banc lors du record de points marqués par un joueur en première division réalisé par Jean-Pierre Staelens (
le 4 mars 1967 lors du match Denain-Valenciennes http://perso.wanadoo.fr/basket.denain/pages/jeanpierrestaelens.htm ). Même si ce record doit être relativisé car cette année il y avait 32 équipes en Nationale 1 et qu'il a été réalisé face à une équipe qui allait descendre à la fin de la saison, Staelens était vraiment un très fort joueur qui, je pense, pourrait jouer en NBA actuellement.
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Niveau : durant ma carrière de joueur, le club du RSC Valenciennes descendra
jusqu'en Nationale 4 puis remontera jusqu'en Nationale 2. Je pense que mon vrai niveau, c'était la Nationale 3 (
la 3ème division donc l'équivalent de la Nationale 1 actuelle) : c'est le niveau auquel je prenais le plus de plaisir.
Une photo de l'époque valenciennoise (c'est bien comme ça qu'on dit ?). Où est Serge selon vous (désolé c'est un peu flou...)?
Et maintenant, ta carrière d'entraîneur : -
Débuts : j'ai commencé, alors que j'étais encore joueur, à entraîner les cadets du club de Valenciennes puis à 27 ans je suis devenu entraîneur de l'équipe première après l'accession en Nationale 2. Je deviens donc le coach de ceux qui étaient mes coéquipiers l'année précédente mais avant d'accepter je demande que les joueurs soient unanimement favorables à ma nomination, ce que j'obtiens grâce à l'appui de Raymond Note, entraîneur-joueur depuis de nombreuses années et international B. Pour ma première expérience en tant que coach, j'ai une équipe composée d'un américain, d'un international polonais (Malek), de Claude Lempereur (international français), de Slovinski (présélectionné en équipe de France), de Jean Note (meilleur marqueur de N2) et, donc, de Raymond Note.
(pas mal pour un début…). Ma passion permet de gommer les lacunes de mon coaching débutant et j'assiste également à des entraînements de J. Fievé, pour me perfectionner. J'avais notamment obtenu que l'on puisse jouer chaque semaine un match d'entraînement contre Denain, alors meilleure équipe de France avec Vichy; ça leur permettait de travailler leurs systèmes offensifs (et donc notre défense) puis on avait le droit ensuite à quelques minutes de jeu libre (ce qui m'a permis de jouer un peu contre Jean Degros,
http://perso.wanadoo.fr/basket.denain/pages/jeandegros.htm )
Après seulement un an à ce poste, une mutation professionnelle me conduit à Donzy. Après être allé voir un tournoi, je deviens entraîneur-joueur du club; on jouait à l'époque en plein air, ce qui me change par rapport à Valenciennes. Je reste 4 ans et je pense leur avoir "donné le virus" car après mon départ une salle sera construite et l'entente Donzy-Cosnes montera jusqu'en Nationale 3.
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Arrivée à Moulins : après un passage à Strasbourg de 2 ans et demi sans basket car je sais que je ne vais pas rester très longtemps, j'arrive à Moulins en 1981 encore en raison d'une mutation professionnelle. Je ne fais rien pendant un an puis j'emmène mon fils Johan à l'ASM car il veut jouer au basket. Par un concours de circonstances et notamment grâce à l'intervention de Bernard Dautraix, alors postier, je deviens pendant plusieurs années entraîneur d'équipes de jeunes (et notamment de Johan pendant 2 ou 3 ans). A mon arrivée je suis surpris de voir un match d'entraînement de jeunes, au cours duquel personne ne comptait les points : pour moi c'était inconcevable car, même s'il faut savoir accepter la défaite, il faut tout faire pour gagner. Par la suite je serais nommé entraîneur de l'équipe une, avec une succession de montées et descentes entre excellence et promotion d'excellence régionale.
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Quel genre d'entraîneur étais-tu ? : au-delà du basket, j'avais la volonté d'apporter quelque chose aux "gamins". D'ailleurs c'est ce qui me manque le plus aujourd'hui. Le meilleur moment pour moi, ce sont les années de minime et de cadet car on commence à vraiment jouer au basket, en intégrant notamment des systèmes. Je n'avais pas le tempérament pour entraîner les tous petits car j'étais trop exigeant. Toute la difficulté, c'est le juste milieu à trouver entre la sécurité et la prise de risque ; par exemple je ne voulais pas que les jeunes fassent du banc seulement parcequ'ils étaient jeunes. A l'époque où je jouais à Valenciennes, Raymond Note, l'entraîneur-joueur de l'époque avait refusé de faire sortir un joueur majeur qui le demandait à cause d'un point de côté et j'étais donc resté sur le banc. En tant que coach, quelques années plus tard, c'est moi qui ai fait sortir Raymond Note alors qu'il faisait un mauvais match, pour le remplacer par un jeune; à sa sortie, il était rouge, très vexé et moi j'avais un peu peur de sa réaction…
Je demandais aussi, quand c'était possible, que quelqu'un prenne les statistiques : ça permettait de valoriser des joueurs au service de l'équipe sans toutefois marquer beaucoup de points.
Quel souvenir gardes-tu de ton passage à Moulins ? :Moulins reste un très bon souvenir pour moi, c'est là que je suis resté le plus longtemps comme entraîneur. Mon erreur aura peut-être été d'avoir accepté de reprendre les seniors à la fin mais mon passage à Moulins reste quand même très positif.
Sur le forum, NAISMITH03 nous a raconté l'histoire d'un match à Gerzat qui s'est terminé dans des conditions originales, tu peux nous en dire plus ? :Ah oui, quel match… c'est d'ailleurs le seul match dont j'ai gardé la feuille car on voit clairement que l'arbitre a influencé le match (c'est l'exception qui confirme la règle car en règle générale les arbitres doivent être respectés car, sans eux, pas de jeu possible). Alors que l'on doit absolument gagner le match pour la montée, une succession de fautes sifflées contre nous m'oblige à prendre un temps-mort car je dois rentrer en jeu (j'étais entraîneur-joueur sur la feuille mais je ne rentrais qu'en cas de problèmes d'effectif). Je commence par donner quelques consignes et par encourager les gars ("il faut absolument gagner, battez-vous") et tout d'un coup l'un d'eux se met à chanter je ne sais plus quoi (te souviens-tu de la chanson NAISMITH03 ?) et toute l'équipe le suit. Après ça le public est retourné (et peut-être même l'arbitrage) et nous gagnons le match. C'est un de mes meilleurs souvenirs.
Voici la feuille de match afin que chacun puisse se faire son idée :
As-tu d'autres souvenirs ou anecdotes qui te reviennent ? :Quelques unes en effet. Un jour pour un match à La Glacière qui devait avoir lieu à 20h30, la feuille de match n'était toujours pas remplie à 20h25. Tout d'un coup on entend "il arrive" et le match peut commencer après l'arrivée du meilleur joueur adverse que l'arbitre avait attendu. Comprenant la chose, je ne peux m'empêcher de faire remarquer que le match pouvait maintenant commencer puisque le joueur en question était arrivé. Sanction immédiate : technique avant même le début du match qui commence donc par 2 lancers pour la Glacière…
Une autre fois, quand j'étais coach à Valenciennes dans un match pour la montée en Nationale 1 contre Boulogne le public était vraiment hostile. Pendant le match un spectateur rentre sur le terrain pour agresser un joueur mais il est facilement contrôlé par le joueur, beaucoup plus costaud. En fin de match, nous avons 2 lancers alors que nous sommes à moins 1 : le public était autour du terrain et bougeait (!) le panneau et le joueur rate donc ses 2 lancers. L'arbitre n'intervient pas sur le moment, ce que je peux comprendre car il avait vraiment peur mais il fait un rapport et on obtient que le match soit rejoué.
Quel est le joueur que tu as coaché qui t'as le plus impressionné ? :A Valenciennes, c'est sans aucun doute Claude Lempereur, un meneur d'1,80m et international.
A Moulins, je ne sais pas trop, il y en a eu plusieurs mais, par exemple, Sébastien Gnago, Rudy Racine ou Patrice Juge.
Merci Serge pour cette interview : Merci à toi, ça m'a fait plaisir de me replonger un peu dans mes souvenirs de basketteur.
PS : rapiculteur peux-tu SVP agrandir les photos car définitivement je n'y arrive pas... 
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